Description générale du site

La grotte du Castellas se trouve au sud-est du département du Tarn sur la commune de Dourgne dans la vallée du Taurou. Cette vallée entaille un massif karstique en contact avec des schistes. L'influence du climat méditerranéen est nette, en particulier sur la végétation et ceci malgré une situation géographique plutôt atlantique.
Cette cavité est connue depuis plusieurs dizaines d'années autant au niveau archéologique que spéléologique mais aussi pour sa population de chauves souris. L'importance du site pour les chiroptères et les menaces présentes ont attiré l'attention des naturalistes qui, avec la collaboration des spéléologues, assurent un suivi scientifique et organisent la protection.

Cette grotte est connue de longue date par les spéléologues pour sa colonie de chauves-souris. C'est à partir des années 80 que Frédéric Néri, aujourd'hui salarié du Conservatoire, s'est intéressé à cette cavité dans le cadre de son travail au Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc. C'est grâce à une collaboration fructueuse avec les spéléologues vers 1985, que les premiers pas ont été faits. Ainsi, des accords oraux ont été engagés afin d'éviter de fréquenter la partie occupée par les chauves-souris. Dès 1990 une grille fut posée pour limiter l'accès, mais elle dût être enlevée rapidement car il s'avéra qu'elle posait de gros problèmes à certaines espèces de chauves-souris dont les minioptères. Vers 1994, des discussions ont été engagées avec la Mairie; elles aboutiront en 1997 à la crétion de la Réserve Naturelle Volontaire dont la gestion a été confiée au Conservatoire.
En tout état de cause, ce projet n'aurait jamais abouti sans la participation et l'implication active des spéléologues.

En France, toutes les espèces de chauves-souris sont protégées.
5 des espèces présentes dans la grotte sont inscrites sur la liste des espèces menacées de France, 6 sont inscrites sur l'annexe 2 de la Directive Habitat, 6 sont inscrites sur l'annexe 4 de la Directive Habitat. On voit qu'au niveau européen et national les espèces du Castellas possèdent une grande valeur.
Au niveau régional, la liste des espèces d'intéret patrimonial étant en cour d'élaboration, on ne peut se baser que sur les connaissances partielles que l'on possède. Il semble qu'aucune des espèces présentes ne soit trés rare en Midi-Pyrénées. Toutefois, cette région a une forte responsabilité pour les populations françaises de certaines espèces, en particulier Minioptèrus schreibersi, Rhinolophus ferrumequinum, Rhinolophus hipposideros, Myotis blythi et Rhinolophus euryale. Cette derniere espèce étant marginale pour la grotte du Castellas, on ne retiendra que les autres, pour qui le nombre d'individus n'est pas négligeable pour la région. Au niveau régional, ce site fait parti des 15 plus importants gîtes cavernicoles à chiroptères et au niveau départemental parmis les trois plus importants.
La valeur patrimoniale de la grotte du Castellas est donc certaine et mérite toute notre attention.

Voir aussi la liste d'espèces.

L'arrété préfectoral de mise en réserve naturelle volontaire réglemente l'accès à la grotte. Ainsi, du 15 mars au 15 septembre (période de reproduction), l'accès est interdit pour le réseau supérieur et soumis à autorisation pour le réseau inférieur.
Afin de préserver la colonie de chauves souris, plusieurs actions ont été mises en place depuis la création de la Réserve Naturelle Volontaire. Par exemple, un panneau a été posé à l'entrée de la grotte afin de sensibiliser tous les usagers à la préservation de ces petits mammifères; toujours en ce sens, un dépliant à été réalisé. Egalement, le Conservatoire assure régulièrement le suivi scientifique du site en effectuant des comptages en été et hiver, veillant toujours bien entendu à ne pas déranger les occupants.
Enfin, un comité de gestion se réunit chaque année afin de discuter des mesures mises en place, faire le point de la situation, élaborer les choix futurs, etc...

Afin de mieux connaitre et préserver la colonie de chauves-souris, le Conservatoire envisage d'améliorer le suivi du site par des visites un peu plus fréquentes. Egalement, une surveillance plus régulière serait souhaitable car certains problèmes liés à la fréquentation par des centres de vacances persistent et nuisent à la colonie.
Enfin, il serait intéressant de déterminer les territoires de chasse des chauves-souris afin de les intégrer dans la gestion de la grotte et favoriser ainsi le maintien de la colonie.